Trier plus et mieux, c’est pourtant si simple

 

 

Le Sivom de Mulhouse et m2A ont présenté début mars leur politique « Déchets 2030 » autour de quatre objectifs.

C’est Lara Million, vice-présidente de m2A et vice-présidente du Sivom qui a dévoilé l’ambitieux projet.

Pour l’élue mulhousienne le principal objectif sera d’améliorer la qualité du tri dans les bacs jaunes.

Le tout est relayé par une politique de communication tournée vers le grand public axée autour de quelques slogans chocs tels que « Chez vous, tous les emballages se trient », « Maintenant je trie mieux dans le jaune » ou encore « C’est quoi ces erreurs de tri », avec la bouille d’une enfant qui se prend la tête entre les mains… adorable !

En tous les cas, le Sivom et m2A ont décidé de faire de ce sujet une priorité. Explications…

Des erreurs de tri qui coûtent très cher : 700 000 € rien que pour cette année

« On n’est pas bon ! »… les mots sont de Lara Million, adjointe m2A chargée de la propreté et la collecte.

Il résume simplement une situation qui n’est pas satisfaisante s’agissant d’un domaine qui concerne tout le monde.

L’élue s’explique : « Il y a deux ans, les erreurs de tri nous coûtaient 500 000 €.

Aujourd’hui on est à 700 000 €. » L’addition est salée et franchement a du mal à passer d’autant plus que cette situation ne tient finalement à pas grand-chose et reste l’affaire de tous.

Mais de quoi parle-t-on ? Des objets mal triés, mis dans un bac jaune, alors qui ne doivent pas s’y trouver, et qui une fois arrivés dans un centre de tri ou une déchetterie, repartent à l’usine d’incinération pour être brûlés.

Un manque de communication aujourd’hui rectifié

 Le jaune, c’est les emballages », insiste Jean Rottner, le président du Sivom (Syndicat intercommunal à vocation multiple) présent aux côtés de Fabian Jordan, le président de l’Agglo.

Car il faut le rappeler : la compétence déchets est partagée entre m2A et le Sivom.

Toute une communication, affiches à l’appui, a été mise en place pour informer le citoyen lambda. Sucettes de la ville, panneaux publicitaires 4m x 3m, affichettes distribuées dans les boîtes aux lettres, communication par le web…

on n’a pas lésiné sur les moyens pour rappeler certains gestes oubliés.

Mais il faut dire qu’en matière de communication jamais une campagne d’information de cette ampleur n’avait été menée. « En matière de communication, on n’a rien fait depuis 10 ans.

Forcément, ça se ressent », précise Lara Million qui annonce un programme copieux jusqu’en 2030 : forum annuel des acteurs de la politique déchets avec conférence d’experts, réunions publiques, de sensibilisations et d’échanges (lire ci-contre), créations d’outils pour les bons gestes du tri (autocollants, magnets…) animations ludiques, sensibilisation du jeune public en milieu scolaire et périscolaire, visites pédagogiques des équipements du Sivom et mobilisation accrue des services civiques.

On l’aura compris la politique des déchets et le tri au domicile c’est l’affaire de tous.

Alors ce n’est pas vraiment étonnant de voir le Sivom et m2A sortir les gros moyens au moment où les 285 000 habitants du Sivom sont tous dotés d’un bac brun (pour le jaune, sept communes de la bande rhénane sont encore exclues du dispositif).

Pourquoi ça ne marche pas de manière plus efficace ?

Comment expliquer ce problème de tri non-satisfaisant dans les bacs jaunes et la facture qui s’alourdit ?

Forcément par la multiplication des bacs jaunes: plus on trie, plus on a de chance de faire des erreurs. La densité de la population urbaine est aussi une explication, avec un tri sélectif forcément plus compliqué à contrôler dans les bacs collectifs.

Parfois aussi, un trop grand zèle au moment du tri engendre des erreurs.

Les objets plastiques, hors emballage, par exemple, ne doivent pas être mis dans le bac jaune.

 

Quid de la pesée-embarquée

Alors que le système de tri des déchets fonctionne plutôt bien, il se murmure que l’on pourrait passer à un système adopté par d’autres communes et syndicats, la pesée-embarquée.

De quoi parle-t-on ? C’est simple, le système de la pesée-embarquée c’est le fait de payer ses déchets en fonction du poids que l’on met dans sa poubelle, ce qui inciterait davantage au tri sélectif et à se mettre au compostage.

Alors avant d’aller plus loin cette forme de collecte n’est pas à l’ordre du jour. « On a vu les problèmes que ça peut poser, avec les décharges sauvages qui se multiplient », souligne Jean Rottner.

On a même vu (même si cela reste anecdotique, mais quand même …) que certains voisins suisses assujettis à cette pesée embarquée, et peu scrupuleux, n’hésitaient pas à franchir la frontière avec leurs poubelles… des poubelles oubliées ensuite et laissées en France.

Alors pas de pesée-embarquée. Jusqu’en 2030 il faudra donc « mieux trier dans le jaune », pour ne pas mettre les comptes du Sivom… dans le rouge.

Un chiffre : la gestion des ordures ménagères coûte chaque année plus de 41 millions d’euros et mieux trier son bac jaune est aussi un moyen de ne pas voir la taxe d’enlèvement des ordures ménagères s’envoler. Alors à bon entendeur…

Et pourquoi ne pas adopter une poule ?

Terminons avec un petit clin d’œil à dame nature qui pourrait bien nous aider dans notre envie diminuer nos déchets.

On connaît la maxime : le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas. Trier ses déchets c’est bien, moins jeter c’est mieux. C’est pourquoi m2A et le Sivom intensifient leurs actions afin de favoriser le réemploi et la réduction des déchets.

Ainsi parmi les opérations mise en avant celle baptisée « J’adopte une poule » est poursuivie.

Elles ont été 200 en 2018, l’objectif est d’en placer 300 en 2019 chez des particuliers pour éliminer des déchets alimentaires et poursuivre l’opération chaque année.

Le défi pédagogique « Objectif zéro déchet » est prolongé pour impliquer, comme en 2018, une centaine de familles.

Cette opération d’adoption pour les ménages volontaires de deux poules, s’inscrit dans la politique Déchets 2030 de Mulhouse Alsace Agglomération (m2A).

Elle permettra aux citoyens de réduire leurs déchets organiques et de limiter le gaspillage alimentaire.

Les poules sont adoptables par deux, car ces animaux sont sociables et vivent mal en solitaire. « Ce sont des animaux sensibles et attachants, vivant dans un espace vert extérieur clôturé avec un accès à un poulailler pour la nuit. Elles nécessitent de l’entretien quotidien et de l’attention. »

Ces poules ne sont pas seulement des compagnons très sympathiques, elles sont également des alliées d’exception pour réduire les déchets organiques et les pertes alimentaires diverses.

Deux poules c’est 146 kg de déchets en moins par an

Avoir deux poules sur son terrain permet ainsi d’éviter la production d’environ 146 kg de déchets par an (200 gr/jour/par poule), tout en fournissant quotidiennement des œufs frais.

Les inscriptions pour l’opération « J’adopte des poules » sont désormais ouvertes sur mulhouse-alsace.fr.

Les habitants volontaires, répondant aux différents critères d’adoption demandés, peuvent s’inscrire en ligne sur mulhouse-alsace.fr pour pré-réserver deux poules d’Alsace.

Les critères pour les adoptants sont les suivants : ne pas être avoir bénéficié en 2018 de l’opération « J’adopte des poules », habiter dans une des communes de m2A, répondre aux critères pour l’accueil des poules mentionnés dans le règlement.

Plus de 600 poules seront distribuées à 300 familles. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’à l’adoption de toutes les poules.

Les poules seront distribuées aux familles le matin du samedi 18 mai (dès 10 heures), place de la Réunion à Mulhouse.

Pour les inscriptions en ligne, rendez-vous sur le site mulhouse-alsace.fr

La collecte et les déchets en quelques chiffres

40 kilos… En 2018, chaque foyer du SIVom trie en moyenne 30 kilos de verre par an mais l’objectif est d’arriver, en 2030, à 40 kilos de verre par an. Comme il ne faut mettre ni verre cassé ni verre de vaisselle mais seulement des bouteilles vides (ils contiennent du plomb), il conviendra de ne pas trop réduire sa consommation en liquides…

En 40 ans, nous avons doublé notre production de déchets. En France, nous battons chaque année notre record de production de déchets ménagers! Et aujourd’hui, chacun en produit plus d’un kg/jour.

Que deviennent nos déchets ? Tous les déchets que nous jetons dans  la  poubelle  classique  sont incinérés. Les déchets que nous trions sont compostés ou recyclés. Les  déchets  ultimes  (déchet  qui n’est plus susceptible d’être traité dans  les  conditions  techniques et économiques du moment) sont enfouis dans des centres de stockage.

22% de biodéchets… voici selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) la composition moyenne d’une poubelle en Alsace. Il y a 6 % de métaux, 6 % de verre, 16 % de plastique, 4 % de textiles sanitaires, 5 % de textiles, 2 % de complexes, 7 % de cartons, 15 % de papiers, 22 % de biodéchets, 11 % de fines, 1 % de déchets ménagers spéciaux et 5 % de divers non classé.

72000 tonnes par an… Avant que leur fourniture ne soit interdite, plus de 500 sacs de caisse étaient distribués chaque seconde en France

50-30… Aujourd’hui, chez les ménages, les emballages représentent 50% du volume et 30% du poids d’une poubelle.

En France plus de 100 milliards d’emballages sont utilisés chaque année par les consommateurs. Les déchets générés sont de l’ordre de 4,6 millions de tonnes.

Les piles à poil… nous consommons chaque année en France 720 millions de piles, 30 millions d’accumulateurs (batteries, piles rechargeables). Cela crée plus de 20 000 tonnes de déchets polluants.

 

Alex

A propos de Alex

Alex, je suis le MONSIEUR BRICOLAGE de la maison… Je teste, je traque les nouveautés, décortique les textes de loi, déniche la dernière aide de l’Etat pour bénéficier d’un coup de pouce… bref je suis l’indispensable homme de la maison…A très vite