Se lancer dans la construction de sa maison individuelle… c’est d’enfer ou l’enfer ?

Les chiffres ne sont guère encourageants. Le marché résidentiel et plus spécifiquement celui de la maison individuelle a souffert cette année 2018 (vente de maisons neuves en chute de 9,8%). Pourtant dans un marché morose, certains osent encore se lancer dans l’aventure d’une vie. Pour que cette dernière ne se transforme pas en enfer voici les règles d’or à suivre pour faire les bons choix. Alors construire sa maison neuve, est ce d’enfer ou l’enfer ?

construction maison individuelle haut-rhin

Faites appel à un constructeur pour votre projet de maison neuve

A moins que vous ayez des prédispositions à la MacGyver, que vous soyez capable de construire à partir de quelques planches une maison à ossature bois, il vaut mieux se rattacher aux services d’un professionnel. En effet, décider de bâtir la maison neuve de ses rêves est une chose, réaliser sa construction en est une autre. Monter des murs, fixer les bois, installer les sanitaires, faire le câblage électrique tout en respectant les normes de sécurité, n’est pas donné à tout le monde. Sachez qu’il existe des professionnels de la construction appelés des Constructeurs de Maison Individuelle ou CMI. En faisant appel à leurs services, vous bénéficierez de nombreux avantages. Ainsi il sera présent durant le déroulement de votre projet jusqu’à la remise des clés. Mais surtout le Contrat de Construction de Maison Individuelle (CCMI) qui vous signerez, vous protègera. Ce contrat stipule les obligations à respecter par le constructeur lui-même. Cela va de la description complète et précise de la maison (plan, matériaux, prix), le délai de la construction, les modalités de paiement en passant par les garanties comme le remboursement des acomptes, la livraison à prix et délai convenus, le parfait achèvement, la garantie biennale, décennale et l’assurance dommages- ouvrages et sans oublier les pénalités de retard.

Quels matériaux pour ma future maison neuve ?

Une fois bien conseillé, la question qui se pose c’est ce que vous voulez choisir comme maison. A quoi voulez-vous qu’elle ressemble, une maison aux lignes épurée, une bâtisse au style alpin, une maison ouvrière avec le charme des briques rouges ou un bâtiment style indus ? Vous êtes plutôt béton, parpaing, brique, bois ou un peu de chaque ? D’un point de vue esthétique, il n’est pas toujours évident de se prononcer surtout si on y ajoute la dimension environnementale. Petit tour du (futur) propriétaire…

  • maison à toit plat
  • maison 4 pans
  • maison 2 pans

La règle à retenir c’est que du moment où votre future habitation prend en compte les données bioclimatiques, vous êtes libre de choisir le matériau de votre construction. L’expérience acquise en matière de BBC montre que tous sont utilisables. Sous ce label, on trouve en effet des réalisations diverses : maisons en parpaings, à ossature bois ou acier, en brique monomur ou en béton banché. Pour info, parpaing et brique traditionnelle sont à quasi-égalité, totalisant 87 % des constructions, tandis que béton cellulaire, brique monomur, structures métal et ossatures bois se répartissent les 13 % restants. Quoi qu’il en soit, chaque matériau a ses avantages et ses inconvénients. Petit tour dans la jungle des matériaux et des bons usages.

L’ossature bois loin de l’image des chalets suisses

Vous aviez l’image des maisons en bois type chalet suisse, sombre et sans confort ? Aujourd’hui les constructions bois ont révolutionné le marché de la maison individuelle. Désormais écologique, économique et contemporaine, la maison en bois (re)devient la plus tendance des maisons depuis 2017. Respectueuse de l’environnement, authentique mais aussi dotée d’excellentes performances énergétiques, elles ont le vent en poupe. Selon les derniers chiffres avancés par Afcobois, le Syndicat français des constructions bois parus, une maison sur 10 est en bois. En fait, il ne représente encore que 6 à 7% du secteur de la construction. La souplesse du bois permet des architectures plus sophistiquées, traditionnelles ou ultra-contemporaines. Ce sont les premiers critères poussant à choisir une construction bois.

Petite parenthèse : on parle de maison en bois quand la maison est dotée d’une structure porteuse en bois mais il existe différentes techniques de construction qui influent sur l’architecture de la maison. La plus courante reste la construction à ossature bois (plus de 80 % des cas), mais on la trouve aussi sous forme d’assemblage de madriers, de poteaux-poutres, ou encore en version mixte (bois/maçonnerie). Outre la structure, ce qui va donner son cachet à la maison en bois, c’est ensuite le revêtement extérieur qui peut être en bois, en brique, où en enduit. C’est vraiment ce qui fera la différence et la personnalité du bien. La maison en bois bénéficie également d’un excellent pouvoir d’isolation, permettant de faire baisser sa facture de chauffage (de 20 à 30 % par rapport à une construction en maçonnerie). Enfin, côté respect de l’environnement, rappelons que le bois pousse encore naturellement (contrairement au sable qu’il faut chauffer pour qu’il devienne du béton), pour un bilan carbone nettement plus favorable. Une maison standard à ossature bois de 130 m2 peut être livrée en 3 mois quand pour une maison de même surface en béton, vous devrez attendre en moyenne 1,5 an. Avec le bois, en effet, pas de temps de séchage comme avec le béton, et surtout la possibilité de pré-fabriquer la maison en atelier.

Inconvénients : Une isolation doit lui être associée. Surcoût de 5 à 20% par rapport à une construction maçonnée.

De la brique creuse traditionnelle pour ma future maison

À base d’argile, la brique est utilisée depuis l’Antiquité dans la construction. C’est un produit naturel et souvent de ressource locale. Elle est bon marché et facile à mettre en œuvre. Avantages : son prix.

Les murs sont « respirants » et offrent une régulation hygrométrique naturelle, évitant toute formation d’humidité à l’extérieur et empêchent celle-ci de pénétrer à l’intérieur de l’habitat. La brique creuse ne moisit pas et garde toutes ses qualités. Bonne résistance thermique. Les factures de chauffage diminuent de 10% en moyenne.

Inconvénients : besoin d’une isolation rapportée, faible inertie, doit donc être complétée par des éléments en béton (parois intérieures, chape, escaliers massifs…) et mauvaise isolation phonique.

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Le parpaing pour réaliser ma maison, bonne ou mauvaise idée ?

Contrairement aux idées reçues, le béton et l’environnement n’ont rien d’incompatibles. Bon marché et simple à mettre en œuvre, le parpaing (ou bloc béton) reste le matériau de construction le plus employé en France.

Avantages : son prix, sa résistance mécanique (80 tonnes par mètre linéaire), thermique et acoustique, mais aussi au feu et au gel. Une large déclinaison de produits. Une inertie thermique correcte.

Inconvénients : ses performances thermiques sont inexistantes. Cela signifie qu’il sera indispensable d’isoler par l’intérieur et l’extérieur. Imperméable à l’humidité, il ne faut pas compter sur lui pour réguler l’hygrométrie de la maison. Bref, il faudra se poser la question d’une pose de VMC. Le parpaing ayant une forme particulière, il ne permettra pas toutes les fantaisies architecturales.

Construire une maison faite avec de la brique monomur c’est possible ?

Elle connaît un succès croissant pour ses qualités thermiques : les alvéoles de sa structure enferment l’air et assurent ainsi une bonne part de l’isolation, voire toute l’isolation. Les murs et l’isolation de la maison sont réalisés en une seule opération.

Avantages : elle ne nécessite pas d’isolation rapportée dans les régions tempérées. Grâce à son inertie thermique, en hiver, les murs accumulent la chaleur du rayonnement solaire ou du chauffage et la restituent pendant 12 heures la nuit. En été, le phénomène s’inverse avec la conservation de la fraîcheur intérieure. La brique monomur est totalement résistante au feu et à l’humidité.

Inconvénients : surcoût de la mise en œuvre, environ 5 %, et difficulté à trouver de bons professionnels. Elle n’offre que peu d’isolation contre les bruits intérieurs (résonances) et extérieurs. Il faut donc prendre en compte ce paramètre pour envisager d’installer un isolant phonique en sus.

Une structure métallique pour ma maison

Comme l’ossature bois, la structure métallique offre une grande liberté de création sur le plan architectural. Toutefois limitée par les impératifs de la construction bioclimatique : pas question de multiplier les surfaces déperditives (parois froides), celles qui sont en contact avec l’extérieur de l’habitat.

Avantages : économique (10 à 20 % de moins qu’une maison maçonnée). Chantier court et propre. Transport et assemblage sans moyens exceptionnels. Bâtiment léger. Qualité antisismique.

Inconvénients : une isolation par l’extérieur (plus onéreuse) est recommandée pour éviter la surchauffe de la maison, mais nécessite une protection au feu supplémentaire (ponts thermiques au niveau des cornières). Phénomène « cage de Faraday » qui peut réduire la portée des réseaux sans fil (téléphones portables, Wi-Fi, etc.).

Le béton cellulaire (Thermopierre)

C’est un matériau léger, un mélange de ciment, de chaux, de sable et d’eau, auquel est ajoutée de la poudre d’aluminium qui lui donne des propriétés « aérées ». L’air, emprisonné sous forme de petites bulles, apporte au béton cellulaire ses qualités d’isolation.

Avantages : la légèreté.

Bon coefficient de conductivité thermique, ce qui permet de minimiser l’impact des écarts de températures entre l’extérieur et l’intérieur, et de se passer la plupart du temps d’une isolation complémentaire.

Inconvénients : l’isolation acoustique du béton cellulaire est assez moyenne, et l’on préférera donc placer un isolant phonique par-dessus un mur de ce type. De même, mieux ne vaut pas oublier que l’épaisseur d’un mur en béton cellulaire est de grande importance si on souhaite assurer son isolation. Moindre résistance à l’usure. Mise en œuvre délicate et le prix.

Alex

A propos de Alex

Alex, je suis le MONSIEUR BRICOLAGE de la maison… Je teste, je traque les nouveautés, décortique les textes de loi, déniche la dernière aide de l’Etat pour bénéficier d’un coup de pouce… bref je suis l’indispensable homme de la maison…A très vite